Quand Uxeau perdit des habitants au profit de Vendenesse.
Au milieu du XIX° siècle, les hameaux des Chevriaux (aujourd'hui Chevriot)), des Chevannes et de la Malvelle étaient situés sur le territoire de la commune d'Uxeau.
Or, à cette époque, pour ce rendre au bourg de cette commune, les habitants de ces hameaux devaient traverser l'Arroux et aucun pont ne permettait de franchir ce cours d'eau.
Lorsque la rivière avait un débit normal, la circulation s'effectuait grâce à un gué. Sept kilomètres séparaient le bourg de ces hameaux. Mais l'opération, parfois dangereuse, ne pouvait être entreprise qu'à pied ou à cheval. Carrioles ou corbillards devaient faire un détour par Gueugnon ou Toulon-sur-Arroux.
Durant les périodes de fortes pluies, les crues, nulle traversée n'était possible et c'est 14 kilomètres que devaient parcourir ces "banlieusards" d'Uxeau !
Cette situation a amené les résidents de ces trois lieux-dits à demander vers 1865, à être rattachés à la commune de Vendenesse-sur-Arroux, distante de 3 kilomètres, praticables de tout temps et sans traversée de la rivière.
Le Conseil départemental fut saisi puis les instances gouvernementales et un projet de loi tendant à distraire cette partie du territoire d'Uxeau pour la réunir à la commune de Vendenesse fut envisagé.
Comme il fallait s'y attendre, la commune d'Uxeau s'opposa à cette perte de superficie, d'habitants et donc de revenus fiscaux. Elle aurait consenti à accepter cette décision à la condition qu'il lui fut donné en compensation 4 hameaux de Vendenesse et des métairies.
En février 1866, le Corps législatif adopta le projet de loi constatant que les habitants de Chevriaux, La Malvelle et Les Chevannes face aux dangers que représentaient la traversée de l'Arroux et face à la distance qu'ils avaient à parcourir, leur posaient des difficultés à fréquenter l'école, à assister aux messes et inhumations, à accéder aux services et prestations (mairie, poste, bureaux de vote).
Napoléon III refusa le marché proposé par la municipalité uxelloise et chargea le ministre Rouher d'exécuter le décret.
En effet, Vendenesse avait déjà une superficie bien moindre que celle d'Uxeau:
- Uxeau couvrait 3 536 hectares et comptait 1 054 habitants. Elle aurait perdu dans l'affaire 340 hectares et 41 habitants.
- Vendenesse-sur-Arroux, après l'annexion des 3 hameaux aurait eu une superficie de 1 539 hectares et 539 âmes.
Malgré cette perte de territoire, la population d'Uxeau augmanta jusqu'en 1886 avec 1138 habitants.