Un 17 juin à Chissey-en-Morvan.

17/06/2021

1923 - Inauguration du monument aux Morts

Le deuil de la Grande Guerre a déterminé les communes à rendre hommage à leurs morts pour la Patrie. Dans les années 1920-1925, ce sont quelque 35 000 monuments aux morts qui sont érigés malgré les difficultés de la reconstruction.

L'État est intervenu pour accorder des subventions et réglementer les édifications, les souscriptions publiques couvrant parfois la totalité des dépenses.

La commune de Chissey-en-Morvan a fait appel à l'architecte Alphonse Guerrin (né à Luzy en 1870 et habitant Autun, et membre de la Société Eduenne à cette époque) pour les plans et l'aspect général de l'édifice.

Elle a choisi sur le catalogue de l'entreprise granitière Gaudier-Rembaux le soldat qui surplombe le pilier. Ce poilu est en calcaire de Soignies et coûta à lui seul 12 490 F.

La société Gaudier-Rembaux, basée à Aulnoye (Nord) proposait donc des oeuvres faites en série. Elle a ainsi équipé des dizaines et des dizaines de monuments à travers la France. En Saône-et-Loire, Reclesne, Tavernay et Saint-Usuge ont fait appel à ses services.

Le monument de Chissey-en-Morvan a coûté 16 906 F et 92 centimes.

7 717 F et 42 centimes de subventions communales

8 609 F et 70 centimes de dons de particuliers

579 F et 80 centimes de dons aux mariages

Le soldat de Chissey en Morvan, harnaché, musette et bidon en bandoulière, porte, sur son dos, le sac qu'ont connu tous les militaires du début du 20ème siècle :

Le fameux « As de carreau » surmonté de la couverture, de la toile de tente et de la gamelle étincelante, (qu'il faudra rapidement noircir pour ne pas se faire repérer). Sur les côtés, la paire de souliers de rechange ; savant échafaudage que seuls les anciens savaient arrimer correctement !

On remarque qu'il ne manque pas un clou aux souliers. Des générations entières ont usé ces brodequins remplacés, à partir de 1945, par les « rangers » à semelles en caoutchouc. Cela se fait lentement avec, pour conséquence, la diminution sensible et progressive des crevaisons des pneus de vélos et d'autos sur nos routes départementales et communales.

Le soldat des monuments aux morts est toujours propre, impeccable ; jamais de traces de boue, de tâches de sang, de déchirures sur les vêtements. En réalité, il en était bien autrement dans les tranchées où toilettes et nettoyages étaient impossibles. Les statuaires ont tenu à laisser, aux générations futures l'image d'un héros parfait, idéalisé. Même « les soldats agonisants » sont représentés « nets et propres ».

Références : site de la commune de Chissey 

https://www.chisseyenmorvan.fr/les-monuments#monument